Roberto Azevedo, le prochain directeur général de l'OMC, n'a pas caché un "certain pessimisme" concernant la relance du cycle des négociations de Doha, tout en s'engageant accélérer la fin des mesures de protectionnisme mises en place par les Etats après la crise de 2008.
"Les négociations n'avancent pas avec la rapidité que nous espérions. Nous sommes dans un moment délicat", a déclaré M. Azevedo évoquant même un "certain pessimisme", lors d'une conférence de presse vendredi Brasilia.
Désigné au début du mois pour succéder au Français Pascal Lamy, M. Azevedo représentant du Brésil l'OMC (Organisation mondiale du commerce) depuis 2008, prendra ses nouvelles fonctions le 1er septembre, quelques mois avant une réunion de l'organisation, au niveau ministériel, en décembre Bali.
M. Azevedo a souligné qu'il chercherait parvenir un "minimum raisonnable" de résultats cette occasion.
Le cycle de négociations sur la libéralisation du commerce lancé Doha, au Qatar en 2001, est en panne. Il n'a pas débouché sur des accords importants d'ouverture des marchés, avec la suppression de barrières douanières, des subventions et des taxes excessives, pour aider au développement des pays les plus pauvres.
M. Azezedo va devoir surmonter les différences sur ces questions entre la Chine, l'Union européenne, les Etats Unis et l'Inde. Son choix comme nouveau directeur général, celui d'un représentant issu d'un pays émergent, a été salué la semaine dernière par les Etats membres comme un signe d'espoir pour sortir de l'impasse actuelle.
"J'ai vu de bien meilleurs jours. Je m'engage vis- -vis de tous les membres travailler avec eux, avec une ferme détermination, pour restaurer le rôle de l'OMC et la pré-éminence qu'elle mérite et doit avoir", avait déclaré le Brésilien, mardi Genève, lors de sa nomination formelle par les représentants des 159 Etats membres réunis en session du Conseil de l'OMC.
Vendredi, M. Azevedo s'est en outre engagé accélérer le retrait des mesures de protectionnisme largement adoptées travers le monde après la crise financière de 2008.
"A peu près 20% des mesures que l'on pouvait considérer protectionnistes et introduites partir de 2008 ont été retirées", a-t-il indiqué, rappelant qu'il n'y en avait donc encore "80% en vigueur" et que le processus serait "lent et graduel".